L’apprentissage chez l’adulte
L’apprentissage chez l’adulte repose essentiellement sur les fondements
liés à la démarche andragogique.
L’andragogie est la science qui étudie tous les aspects de la théorie et de la pratique de l’enseignement adapté aux adultes. Le mot « andragogie » est composé de deux racines grecques, soit « androutai » qui signifie maturité et croissance, et « ago » qui signifie conduire guider et accompagner.
1. SPÉCIFICITÉ DE L’APPRENTISSAGE CHEZ L’ADULTE.
Fondamentalement le processus d’apprentissage
est le même chez tous. Mais dans son déroulement et son fonctionnement, il varie
d’un individu à l’autre et selon que les éléments, les potentialités qui le constituent, ont était plus au moins développés. Il varie aussi en fonction de certaines
caractéristiques propre à l’adulte, que la recherche en andragogie a mis en
lumière, a savoir la motivation, la perception du temps et le concept de soi (principale
différence entre l’adulte et le jeune) et aussi l’expérience.
S’intéresser au processus d’apprentissage
d’une personne, c’est donc tenter de voir en quoi cette personne le fait
varier, étant donné ses particularités
et l’usage qu’elle fait de ses cinq sens. Il s’agit toujours de formuler
un diagnostique différentiel pour établir quelles sont les variations que fait
subir la personne à la loi générale (le processus d’apprentissage). Il faut
donc se demander, lorsque l’on aide un adulte à apprendre, de quel adulte il
s’agit : un déficient, un analphabète, un apprenant du secondaire, un
universitaire, ou un travailleur de la construction. Il peut y avoir autant et
même plus de différences, dans le processus d’apprentissage, entre deux adultes
qu’entre un adulte et un adolescent ou enfant.
Quant à la question portant sur les
différences entre l’adulte et le jeune en ce qui touche les fonctions
sensorimotrices (les sens …) et les capacités mentales (concentration,
attention, mémoire, compréhension…) on semble être d’accord pour affirmer que
les capacités diminuent à un rythme plus ou moins accéléré selon que ces
capacités sont plus ou moins soumises à un entrainement qui les garde en
activités.
Et
d’un point de vue subjectif :
- L’adulte a l’impression que
ces capacités ont diminué, et qu’il a peu de chances d’apprendre facilement ce
qu’on va lui enseigner.
- Il a peur d’ignorer des choses que toute personne de son âge
devrait savoir.
- Il a peur d’être obligé de changer, de découvrir que ce qu’il fait
quotidiennement n’est pas correct.
D’autre part, l’intention de l’adulte semble diminuer avec l’âge.
Cela s’expliquerait par le fait que la vie quotidienne bouscule l’individu à un
point tel qu’il en vient à écarter une bonne partie des stimuli qui
l’assaillent. Quant à la mémoire, il semble que le rappel d’un acquis, après un
laps de temps assez long, est moins facile chez l’adulte que chez l’enfant ou
l’adolescent, mais sa rétention à court terme est aussi bonne que celle de
l’enfant. L’adulte peut, par exemple répéter avec autant de facilité qu’un enfant un numéro de téléphone qu’on
vient de lui donner.
Pour ce qui est du temps de réaction de l’adulte, il est nettement plus long que celui de l’enfant ou de l’adolescent et il augmente avec l’âge. L’adulte selon Knowles, sacrifierait la vitesse à la précision. Verner pour sa part, croit que cette lenteur de l’adulte est responsable en grande partie, de la diminution du quotient intellectuel notée dans les premiers travaux sur l’évolution de l’intelligence avec l’âge, notant aussi, que la capacité visuelle et auditive tend à diminuer à partir de trente ans. Ces pertes ne sont pas de nature à rendre l’apprentissage vraiment difficile et encore moins impossible.
2. CE QUE L’ON DOIT CONNAITRE DE L’ADULTE EN
APPRENTISSAGE.
- Ces valeurs.
- Sa persévérance face aux difficultés.
- Ses habitudes d’apprentissage (discipline..).
- Sa mémoire.
- Sa curiosité (son gout d’apprendre).
- Son rythme d’apprentissage.- Son style d’apprentissage.
- Ses aptitudes intellectuelles, verbales (hémisphère
gauche) : vocabulaire, logique verbale, connaissances, compréhension ;
non verbales (hémisphère droit) : opérations mathématiques,
relations spatiales, sériation, visualisation spatiale ; générales :
arithmétique, perception, mémoire.
- Ses aptitudes émotionnelles :
- Apprécier et exprimer justement ses émotions et celles des autres ; s’ajuster efficacement à ses émotions et à celles des autres ; utiliser sa sensibilité pour se motiver, planifier, créer, prioriser et accomplir sa vie, contrôler ses émotions et régulariser son humeur.
- Avoir une bonne estime de soi.
- Gérer le stress en sorte que le stress n’empêche pas de penser, d’espérer et d’être empathique.
- Posséder des habilités sociales.
- Contrôler son impulsivité et accepter de différer les gratifications.
- Maintenir un équilibre entre le travail et la maison, les obligations et le plaisir.
- Communiquer efficacement avec les autres.
- Se fixer des buts réalistes et les gérer.
- Se motiver soi- même.
- Maintenir une attitude positive réaliste même dans les moments difficiles et persévérer face à la frustration.
3. LES QUATRES CARACTERISTIQUES ANDRAGOGIQUES DE L'APPRENANT ADULTE.
A) L’ADULTE ET LA MOTIVATION. (INTRINSÈQUE ET EXTRINSÈQUE)
1.
L’adulte assume des rôles et des taches et a des besoins de
promotions personnelles et sociales clairement identifiées, d’où la motivation
qui le pousse à apprendre.
2. La motivation a des effets directs sur les dispositions à l’apprentissage.
Il existe trois catégories de dispositions à l’apprentissage et trois façons de
les traiter.
- Le comportement réfractaire via la
réduction des différences.
- Le comportement indifférent via
l’intéressement.
- Le comportement intéressé via le maintien
(quels sont les besoins ?).
B) L’ADULTE ET LA
PERCEPTION DU TEMPS.
- L’adulte perçoit le temps (passé, présent et future) dans une perspective d’immédiateté.
- Contrairement à son habitude qui consiste à savoir attendre, il veut appliquer maintenant ses apprentissages aux problèmes qu’il a à résoudre et aux projets qu’il veut réaliser.
C) L’ADULTE ET LE CONCEPT DE SOI.
- Cette caractéristique serait
celle qui différencie le plus l’adulte du jeune, car le concept de soi se
réfère à l’image ou la conscience de soi (la personnalité, l’individualité,
l’identité fonctionnelle via l’estime de soi : système de répertoires ;
comportementaux ou modes fonctionnels).
- L’adulte a une image de soi (positive- réaliste ;
positive-irréaliste ; négative-réaliste ; négative-irréaliste)
différente de celle de l’enfant.
- Il subvient à ses besoins et prend ses propres décisions (bonnes ou
mauvaises, mais il les prend).
- Il est donc indépendant, contrairement à l’enfant qui se perçoit dépendant du monde qui l’entoure. L’adulte veut être respecté dans ce qu’il est. Bref, le comportement à un instant donné, est en fonction de la conscience que l'ont a de soi, en interaction avec l'environnement, à cet instant donné.
D) L’ADULTE ET L'EXPÉRIENCE.
- L’adulte a accumulé des expériences qualitatives et quantitatives,
positives et négatives.
- Il est jaloux de la valeur de ce'' bien '' qui lui appartient en propre et qui souvent est le seul qu’il possède.
- La nature de ses expériences influence ses anticipations.
4. L'AMÉNAGEMENT DE L’ENVIRONNEMENT.
L’aménagement
de l’environnement se fait en fonction :
- des quatre caractéristiques
andragogiques de l’adulte ;
- des caractéristiques de la
personnalité de l’adulte ;
- des caractéristiques du milieu, de
l’environnement,
- du rôle d’instrumenteur et des quatre
taches qui en découlent :
structurer, enseigner-animer, faciliter, interagir (comme interlocuteur significatif-critère,
donc transférentiel). L’importance de cela sur le renforcement.
L’environnement externe et interne occupe une place centrale dans l’expérience et dans le phénomène de l’apprentissage. La nature de l’environnement est même déterminante. On trouve, entre autres, dans un réel environnement andragogique
A) La présence d’éléments favorables :
- le respect mutuel.
- le respect du style d’apprentissage et du rythme d’apprentissage.
- les préoccupations centrées sur la personne qui apprend.
- la prise en compte des besoins de la personne.
- la prise en compte des compétences de la personne.
- des activistes riches, variées, signifiantes, qui offrent des possibilités de réussite.
- des lieux physiques éclairés, spacieux, calmes.
- de l'humour.
B) La présence d’éléments défavorables :
- La complétion.
- La peur (être perçu comme quelqu’un d’incompétent).
- L’évaluation externe dans laquelle l’apprenant ne participe pas.
- Le non respect du rythme d’apprentissage.
- Le non respect du style d’apprentissage.
- L’isolement (l’absence de sourient et de collaboration).
5. L’ANXIETE CHEZ L’APPRENANT ADULTE. (LES PHOBIES SCOLAIRES).
Les principales causes de l’anxiété que les andragogues mentionnent au sujet de l’adulte qui apprend sont les suivantes:
- Peur de paraitre ignorant en devant reconnaitre qu’il a des choses qu’il ne sait pas ou qu’il ne peut apprendre et qu’il aurait du savoir. Cette peur se manifeste dans la crainte de demander des explications,
- Peur de ne pouvoir apprendre aussi vite, aussi facilement que les autres,
- Peur d’avoir à changer ses idées, ses croyances, tout son système philosophique qu’il a développé au fur et à mesure qu’il a acquis de la maturité,
- Peur de se rendre compte qu’il y a quelque chose d’incorrect dans son système d’idées, dans ses attitudes, dans ses actes,
- Peur de perdre un équilibre obtenu (précaire) de peine et de misère,
- Impression d’être handicapé par son âge (diminution des capacités),
- Conception de l’apprentissage comme étant une tache trop ardue,
- Attentes : peur de rencontrer des obstacles pratiquement insurmontables,
- Manque de confiance en soi qui fait que l’adulte se défend face à toute situation qui risquerait de lui faire perdre l’image qu’il a de lui-même,
- Peur de l’échec qui lui ferait mesurer l’étendue de son handicap et lui confirmerait ses impressions d’être moins apte à apprendre. MERCI.
Bravo
ردحذف